Idem en Médoc, on a un beau Haut-Médoc à 15 euros, un Margaux à 25, un Saint-Estèphe à 45… face à des vins classés en… 1855 (excusez de la référence, le Classement de l’époque n’étant qu’un classement de négoce, c’est- à-dire de marchands, et non de sols) pour lequel il serait demandé de payer 3 ou 6 fois plus… Bien entendu, les appellations comptent et leur implantation géologique influe sur la qualité, mais, franchement !
Quant à la région de Saint-Émilion, où le classement officiel est une belle blague, on a pas mal de vins qui ne tiennent pas la longueur (qualité-prix-typicité parlant) face aux “satellites” comme ceux de Montagne. Et on ne peut que se faire avoir tant que l’on n’a pas compris l’influence des sols et sous- sols dans cette région. Pour preuve : l’exemplaire travail de Van Leewen avec sa Carte des sols du vignoble de Saint-Emilion, 1989). Imparable pour voir les crus qui dorment sur du sable et les autres sur les plateaux.
Il y a de quoi rire, non ?
Mais quel gâchis : Parker, la mansuétude des uns et des autres, la frime, le bois à outrance, l’argent, les chais en marbre, les jalousies, l’uniformisation, la fuite à l’export, les exagérations œnologiques, cela ne pouvait donner que ce résultat. Nous avions décidé de ne plus cautionner cela.
– Concernant les vins les moins chers du bordelais, la crise est différente, bien sûr. Trop de plantations n’ont pas été le facteur le plus intelligent, trop de concurrence, un négoce peu rémunérateur parfois. Seuls ceux qui ont pris leur distribution à leur compte (ventes directes, cavistes…) s’en sortent. On est là pour les soutenir, bien sûr.